1115 : Comment es-tu venu à l'écriture ? Quel est ton parcours, en quelques mots ?
Bruno Pochesci : Je n'y suis venu qu'une fois passée la quarantaine, par des chemins de traverse musicaux. Je produis depuis 2006 les recueils de chansons de Jean-Pierre Andrevon, un auteur qu'on ne présente plus et avec qui je suis devenu très ami. Il y a cinq ans, il m'a demandé de but en blanc si je voulais écrire une nouvelle pour Galaxies science-fiction. L'eussé-je moi-même sollicité en ce sens (ce qui n'était pas le cas), ou eut-il voulu s'acquitter d'une dette quelconque envers moi (pas le cas non plus), on pourrait techniquement parler de piston. Mais en fait, il s'agit juste d'un épiphénomène dû à une « rencontre » comme je pense il en arrive rarement dans la vie. Deux personnes qui se reconnaissent et apprécient d'emblée, malgré les trente ans qui les séparent. Depuis, à ma grande surprise, la vocation est venue et j'enchaîne les publications, une cinquantaine à ce jour.
1115 : Quelle est ta plus grande source d'inspiration, de façon générale ?
Bruno Pochesci : Tout ce qui a trait au quotidien, ce qui a priori n'est guère glamour et pourrait même paraître contradictoire, pour un faiseur de science-fiction. Mais la mesquinerie ou la candeur des individus, l'incroyable galerie de personnages que vous offre une simple rame de métro, ou une navigation au petit bonheur le clic sur internet, sont autant de sources inépuisables d'amusement, affliction et réflexion que je m'efforce de retranscrire en scénarii. Je ne fais que déformer, parfois à peine, les représentations que je me fais des nano-portions du monde qui m'entourent.
1115 : Quels sont les artistes (tous Arts confondus) que tu admires le plus ?
Bruno Pochesci : En littérature et par ordre alphabétique, Andrevon, Buzzati, Calvino, Dard et Vian. En musique, plein de vieilleries des années 70, Pink Floyd en tête. En peinture, je ne vais pas faire genre : autant « j'aime » Guernica ou la Joconde, autant je reconnais volontiers n'y connaître que pouic, faute d'initiation. Pour le cinéma, les comédies à l'italienne allant du Pigeon à La terrasse, et tout ce qui a trait à la série B et aux genres décalés, de Roger Corman à Alex de la Iglesia. J'en oublie pléthore, mais c'est le propre des réponses à ce genre de question.
1115 : Comment travailles-tu (où ? quand ? avec quels outils ?) Quelles sont tes méthodes de travail ?
Bruno Pochesci : Je n'écris que lorsque l'envie m'en prend et que j'estime avoir quelque chose de pertinent ou divertissant à dire (idéalement les deux), sans autre rituel que d'être seul dans une pièce. Parfois avec un fond de musique, rigoureusement instrumentale. Souvent du café à portée de main, plus rarement de la bière ou du vin blanc. Triste nouveauté depuis quelques mois : le port obligatoire de lunettes ! Question technique, il n'est pas rare que je transcrive au départ des notes prises en vrac sur mon « caco » du moment (calepin à conneries), et c'est parti.
1115 : Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Des projets, des œuvres en cours ?
Bruno Pochesci : Pour ce qui est des nouvelles, j'ai six commandes à honorer d'ici la fin de l'année. Côté roman, il va falloir que je me décide à boucler « Le prisonnier du parc de Choisy », un récit qui me tient particulièrement à cœur, mais dont je n'ai eu de cesse de procrastiner la rédaction pour mille raisons, toutes aussi fastidieuses à évoquer les unes que les autres. J'ai aussi un premier recueil de nouvelles fantastiques à paraître en mai prochain chez Malpertuis, et il se murmure que les Éditions 1115 s'apprêteraient à publier une mienne grosse novella (ou roman court).
1115 : Quand tu n'écris pas, quels sont tes passe-temps favoris ?
Bruno Pochesci : La vie.
Journal de Bord
Focus sur Bruno Pochesci - 09/03/18
Et de trois ! La collection ChronoPages s'aggrandit - 07/03/18
Nous ne pouvions décemment pas lancer la collection ChronoPages sans compter sur le talent d'une novéliste accomplie, également auteure de romans de Science-Fiction et spécialiste du Space Opéra humaniste. Oui, vous l'avez deviné, Luce Basseterre se lance dans l'aventure 1115 en nous offrant un bijou fantastique dont elle seule a le secret.
On me voit. On me voit plus.
En acceptant de reprendre un chantier suite à la disparition du directeur qui en avait la charge, Sophie Compagnon ne pensait pas remettre en question sa vision de la réalité. Mais il est des lieux en ce monde (ou dans un autre) qui ont vocation à vous bouleverser. Que l'ont ait des preuves de leur existence ou non.
"Visite fantôme" est une nouvelle à l'architecture atypique et envoûtante, un décor de rêve pour une aventure hors du commun. Une histoire dont vous ne reviendrez sans doute pas. Littéralement.
Avec en prime l'immanquable focus maison dans lequel Luce nous dévoile ses goûts en terme de séries, de peinture et de logiciels d'écriture. Un joli patchwork comme on les aime ! Disponible ici.
Focus sur Luce Basseterre - 07/03/18
1115 : Comment es-tu venue à l'écriture ? Quel est ton parcours, en quelques mots ?
Luce Basseterre : J'avais besoin de faire mon deuil après la tournure inacceptable qu'avait pris la troisième saison de Torchwood, j’ai donc pondu à l’époque une grande quantité de fanfics, puis lorsque quitter mon job est devenue une question de « survie », j’ai décidé de m’y mettre plus « sérieusement ».
1115 : Quelle est ta plus grande source d'inspiration, de façon générale ?
Luce Basseterre : Tout et rien, souvent de petits riens qui font boule de neige tout seul sans que je leur demande rien.
1115 : Quels sont les artistes (tous Arts confondus) que tu admires le plus ?
Luce Basseterre : Houlà ! Raphaël (le peintre, pas la tortue ninja), Alexis Weissenberg, Ayerdahl découvert très tardivement.
1115 : Comment travailles-tu (où ? quand ? avec quels outils ?) Quelles sont tes méthodes de travail ?
Luce Basseterre : Depuis peu, j’ai découvert Scrivener et j’avoue avoir été tout de suite conquise. Avant, je n‘étais capable d’écrire que le matin, mais actuellement, j’apprends à écrire n’importe où n’importe quand et ça marche plutôt bien.
1115 : Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Des projets, des œuvres en cours ?
Luce Basseterre : Principalement sur le premier opus d’une série de romans qui seront tous des oneshots, mais se dérouleront tous dans le même univers, une réalité alternative où les créatures fantastiques existent. La magie aussi, mais sans pour autant remettre en question le développement scientifique, car d’une manipulation très risquée.
1115 : Quand tu n'écris pas, quels sont tes passe-temps favoris ?
Luce Basseterre : La marche, le jardinage, le crochet et le bricolage, la photo et la lecture… oh, et aussi l’organisation d’un salon dédié à promouvoir les littératures de l’Imaginaire (Ndlr: Les Aventuriales de Ménétrol).
Ménéas Marphil rejoint la collection ChronoPages - 05/03/18
Avec "Tout va bien, dormons tranquilles", une nouvelle originale de Ménéas Marphil pour la collection ChronoPages, nous réalisons un rêve. Celui de partager le talent d'un auteur hors norme, père de Petit-Cuivre et d'Abracadagascar (Au diable vauvert), voyageur devant l'éternel et éternel aventurier de la littérature. Une plume acérée dans un gant de velours, des mots comme des pierres précieuses, et des histoires qui vous transportent l'âme, du fond de l'être à l'autre bout du monde.
Oui, nous réalisons un rêve ! Et c'est d'autant plus troublant quand on sait que la nouvelle en question est elle-même tirée d'un rêve de l'auteur. Coïncidence ? Sans doute pas...
Fêlez-vous les uns les autres !
Notre héros sort du noir pour plonger dans l'inconnu. Et quel inconnu ! De mécanismes et de rouages, le monde autour de lui tourne comme une machinerie folle, prête à broyer les individus, sans d'autre fonction que de les trier, les ranger et les mener au terme d'un parcours implacable. Mais quel est le terme de ce parcours exactement ?
Avec cette nouvelle à la tonalité noire et grinçante, Ménéas Marphil nous offre une magnifique réflexion sur notre monde, son fonctionnement, ses valeurs. A n'en pas douter, vous sortirez changés de votre lecture, et ce que vous aurez vécu lors de ce voyage littéraire reviendra vous hanter. La nuit, quand vous croirez rêver, alors qu'il n'en sera rien...
Et parce que le rêve ne fait que commencer, nous vous proposons aussi de découvrir le Focus maison de Ménéas, ici.
Focus sur Ménéas Marphil - 05/03/18
1115 : Comment es-tu venu à l'écriture ? Quel est ton parcours, en quelques mots ?
Ménéas Marphil : D'abord par la poésie (nécessité intérieure), puis en découvrant que nous étions un certain nombre (classe de 4ème, en internat) à aimer lire et à écrire, et à partager nos lignes. Premiers écrits publiés dans le journal du lycée, poèmes, critiques de films, ensuite toutes sortes d'articles dans des revues associatives, journaux pamphlétaires sur ma ville, en bref un fil non-stop jusqu'à ce que mes carnets de route et de voyage m'apportent (plus tardivement) le matériau de mes premiers romans.
1115 : Quelle est ta plus grande source d'inspiration, de façon générale ?
Ménéas Marphil : Elle est au moins double : la Nature. Celle d'une planète en tout point remarquable d'intelligence de la vie, et la nature humaine. Mais l'un de mes puits favoris d'inspiration pour mes romans est l'ésotérisme à travers les grandes traditions primordiales.
1115 : Quels sont les artistes (tous Arts confondus) que tu admires le plus ?
Ménéas Marphil : S'il faut confondre tous les Arts, alors c'est Vincent Van Gogh. Mais ça me navrerait, ne fut-ce que pour son bateau ivre, de ne pas citer Arthur Rimbaud. En musique et chanson, vaste spectre de Mozart à Jacques Brel, Barbara et Gérard Manset. En photographie Sebastiao Salgado. En cinéma, spectre plus large encore, de Fellini à Kubrick et Christopher Nolan, avec quelques acteurs comme Di Caprio, Gary Oldman... What else ? Trop de noms qui n'arriveront qu'après ce focus. Je n'aime pas certaines œuvres, mais qui que ce soit qui décide d'être artiste, je l'aime par avance.
1115 : Comment travailles-tu (où ? quand ? avec quels outils ?) Quelles sont tes méthodes de travail ?
Ménéas Marphil : Où : chez moi. Quand : lorsque j'ai envie (sinon ça sert à rien, je passerais mon temps à tout mettre à la poubelle). Les outils : lorsque j'écris sous les tropiques, c'est d'abord avec un crayon à papier, puis je fais la saisie sur ordi. En France, c'est direct le clavier et l'écran. Méthode, je n'en ai pas de systématique. Lorsque je me suis lancé dans mon cycle des « Lunes de Pandor », j'avais une trame qui allait quasiment jusqu'à la fin, découpée en scènes-chapitres, quels personnages ici ou là, quel décor, quelle tonalité, etc. Quand je suis passé aux aventures de mon personnage Petit-Cuivre, je me suis interdit tout ça. Précisément au nom de l'aventure. Si je sais ce qui va arriver, alors ce n'est plus de l'aventure. Du coup, on surfe plutôt sur une forme d'écriture expérimentale. Bref, à 1115, vous avez bien fait de mettre le mot « méthodes » au pluriel. Cela dit, le point commun à tout ce que j'écris reste la doc et la recherche préalable.
1115 : Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Des projets, des œuvres en cours ?
Ménéas Marphil : Dans l'immédiat, une nouvelle, avec une dead line début avril prochain, titre provisoire « Plein la gueule ! ». Ensuite un roman, « La bonne case », une sorte de thriller social (ça existe, comme case où le ranger?). Les jours où ça ne vient pas, je retravaille « Cyclone et autres souffles », une chronique de bout de monde à partir de mes notes de voyages. Et puis un travail de recherche (sur une suggestion de mon éditrice) sur le thème et le mythe de la Tarasque.
1115 : Quand tu n'écris pas, quels sont tes passe-temps favoris ?
Ménéas Marphil : Mauvaise question. Je ne fais jamais rien pour simplement passer le temps, j'aurais trop peur qu'il m'en manque à la fin pour les choses importantes. A part ça, deux choses m'occupent par passion : le cinéma et le jardinage (il faut savoir cultiver son jardin ;-) ) Je visionne a minima un film par jour depuis des décennies, absolument tous genres, et parfois même des séries B. Quant au jardin, cela rejoint la seconde question de ce focus, c'est pour ne jamais vivre loin de la terre et de ces autres êtres sensibles que sont les plantes.