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Dans les coulisses - "Big Sur"
Entretien avec l'auteur la novella, Laurent Queyssi
L’éditeur : Quelle est la genèse de ce texte ? Quel en a été le point de départ ? Quelle a été la première idée à te venir ?
Laurent Queyssi : La genèse de Big Sur est un peu particulière. Je pense que l’idée a dû germer à la lecture de Paperbacks From Hell, un recueil de couvertures agrémenté d’essais sur les romans d’horreur de poche américains (ou anglo-saxons disons) des années 1970-80. Toutes ces couvertures bigarrées et sanglantes ont éveillé quelque chose en moi, une envie de parler de ces derniers avatars des auteurs populaires, successeurs des pulpsters, qui pondaient des romans à la chaîne pour des avances misérables.
A partir de là, j’ai commencé à développer le projet… en bande dessinée. À l’idée première, s’est ajoutée celle de parler des États-Unis et notamment de la culture populaire de ce vaste pays (sa véritable culture classique, si l’on considère que ses genres les plus « nobles » – western, jazz – proviennent d’arts de divertissement massif). J’en ai parlé à mon ami Mauro Marchesi qui avait déjà illustré la bande dessinée Phil, sur la vie de Philip K. Dick. Il a adoré l’idée et nous sommes partis là-dessus. Mais une fois le dossier monté – et l’intérêt affiché par plusieurs éditeurs – nous n’avons pas signé de contrat. Le projet paraissait trop étrange, pas assez vendeur sans doute. Trop littéraire peut-être.
Après quelques mois, j’ai demandé à Mauro s’il voyait un inconvénient à ce que je reprenne l’histoire en prose. Il m’a donné son feu vert et j’ai écrit la version novella de Big Sur. Je ne voulais pas que cette histoire tombe dans les limbes.
L’éditeur : Quelles ont été tes principales sources d’inspiration ? Dans quel état d’esprit as-tu imaginé cette histoire ? Dans quel contexte ?
Laurent Queyssi : L’inspiration principale vient des récits d’horreur bon marché qui inondaient les étals des stations-service et des supermarchés aux États-Unis dans les années 80. Pas les Stephen King ou Clive Barker (même si je pensais à eux aussi), mais les écrivains moins connus, qui écrivaient sous pseudo des récits sur des animaux tueurs ou des poupées assassines. J’ai aussi puisé dans le cinéma d’horreur de l’époque (pour la scène dans la maison de campagne notamment). Je lisais beaucoup de récits d’horreur anciens et modernes à l’époque (c’est toujours le cas d’ailleurs) et je baignais donc dans cet univers. Je voulais travailler les clichés de ces ouvrages, imaginer ce que cela donnerait s’ils prenaient vie.
L’éditeur : En quoi a consisté ton travail de recherche ou de documentation ? Sur quel(s) sujet(s) / thème(s) as-tu travaillé en particulier ?
Laurent Queyssi : Pour l’horreur, j’étais au point. Pour le côté culture populaire aussi. Je connaissais New York et la partie de la Californie que je décris. Il a donc fallu que je me renseigne sur le reste du continent, que je simule le trajet de mon protagoniste, que je lui trouve une voiture, une adresse, etc. J’ai essayé d’être assez précis et tous les lieux que je cite existent ou ont existé (même le carrefour du diable). C’est vraiment le road trip qui m’a demandé le plus de recherches. Et tout le travail n’avait pas été fait pour le projet bd. J’ai effectué pas mal de recherches encore au cours de l’écriture.
L’éditeur : Combien de temps t’a-t-il fallu pour écrire ce texte ? As-tu suivi une méthode spécifique ? Avais-tu un plan précis en tête, ou suivais-tu ton imagination à mesure que l’histoire avançait ?
Laurent Queyssi : La question piège du temps pour l’écriture… J’ai mis peut-être un mois ou deux pour venir à bout d’un premier jet, mais en ne consacrant pas tout mon temps à ça (j’ignore sur quoi je bossais à côté à l’époque). Le plan était posé, c’était celui de la bd, et je ne l’ai quasi pas modifié. J’ai ajouté pas mal d’éléments, de détails, mais l’essentiel était déjà là. J’avais déjà beaucoup travaillé sur la structure pour la version bd et elle m’a servi de base.
L’éditeur : Parle-nous un peu des héros de cette histoire. Comment sont-ils nés ? Et ton regard sur eux a-t-il changé au fil de l’écriture, au-delà de ce que tu avais prévu ?
Laurent Queyssi : Mon protagoniste Scott est un amalgame de plusieurs auteurs de fantastique ou d’horreur, une vision littéraire, mais pas du tout idéalisée, de la condition d’écrivain populaire. Sa camarade Anna est forcément un cliché puisqu’elle est tirée de ses livres (et visiblement pas de ses meilleurs). Mais elle incarne une certaine liberté, une folie et une audace qui me semblent parmi les caractéristiques les plus intéressantes de cette forme de littérature. Les auteurs d’horreur de l’époque osaient tout. Le pire comme le meilleur. Anna oscille entre les deux. Mais elle manque forcément d’épaisseur. De par sa nature même, sa condition.
L’éditeur : As-tu eu des surprises lors de la rédaction de ce texte ? Des idées qui ont surgi lors de la phase d’exécution, et auxquelles tu ne t’attendais pas du tout lorsque tu en as commencé l’écriture ?
Laurent Queyssi : Non, pas pendant la rédaction proprement dite. Mais pendant la préparation du projet, oui, sans doute. Je crois que l’idée de la visite à Graceland s’est imposée comme un symbole fort pendant que je travaillais sur le trajet de Scott. Je regrette maintenant de ne pas les avoir envoyés à Fort Alamo ou O.K. Corral, mais cela aurait peut-être été redondant.
J’ai mis pas mal de mes obsessions dans ce texte (comme souvent) : Robert Howard ou Robert Johnson, par exemple. J’ai même réussi à intégrer une histoire sur Charlie Parker. Les génies américains.
L’éditeur : Quel message cherchais-tu à faire passer à travers cette histoire ? Quel est le propos sous-jacent de ton œuvre ?
Laurent Queyssi : Comme souvent chez moi, le texte parle d’histoires, de récits et de leur influence sur le monde. Comment la littérature ou les arts modifient notre existence à toutes les échelles. Comment les arts « mineurs » que je cite ont-ils acquis une si grande résonance et fini par façonner, d’une certaine manière, un pays. C’est une de mes thématiques principales avec également l’idée d’aller voir derrière les coulisses. Comment se fabriquent les romans d’horreur à deux sous ? Qui se cache derrière ?
Je ne sais pas s’il y a un « message » dans ce texte ou dans mon œuvre en général, mais ce sont les thématiques qui m’intéressent et que je travaille, en tout cas.
L’éditeur : Pourrais-tu partager quelques références (livres, documents, personnalités, musiques, films, sites ou pages internet, etc.) en lien direct avec ce texte, afin que nos Voyageurs Littéraires puissent pousser plus avant leurs recherches et découvrir certaines facettes cachées de ton histoire ?
Laurent Queyssi : Je pense que le lecteur curieux d’en apprendre plus sur la littérature d’horreur de cette période serait inspiré d’aller jeter un œil à Paperbacks from hell. Pour le reste, je conseille de prendre des notes à la lecture et d’aller faire des recherches internet sur certains des personnages cités : Robert Howard, Elvis, Robert Johnson, Charlie Parker. Même s’ils connaissent déjà ces artistes de nom, ils risquent d’être surpris et de découvrir bien des choses. Les dernières biographies de Robert Johnson sont très chouettes, la monumentale bio d’Elvis par Peter Guralnik change forcément le regard sur l’artiste devenu un affreux cliché, etc. Je cite Henry Miller ou Richard Brautigan, et les lire permet aussi de comprendre l’attrait pour la côte ouest.
Enfin, il faut surtout que le lecteur garde quelque chose en tête : tout ce qui est raconté dans Big Sur est vrai.
Création de la couverture
A venir.
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Le Grand Prix de L'Imaginaire 2024 pour Esmée Dubois
Traduction vers le rose d’Esmée Dubois remporte le Grand Prix de l’Imaginaire 2024 dans la catégorie nouvelle / novella francophone
Ce grand prix littéraire vient récompenser le travail d’une jeune autrice et poète lorientaise pour sa première œuvre de fiction publiée dans une jeune maison d’édition indépendante lyonnaise. C’est une consécration pour de nouveaux acteurs du monde de l’imaginaire, et le marqueur d’une carrière littéraire prometteuse pour Esmée Dubois.
Depuis 1974, le Grand Prix de l’Imaginaire (GPI) récompense chaque année un ouvrage et un auteur, dans dix catégories différentes, du roman à la nouvelle francophone. Décerné par un jury composé de douze spécialistes du genre, le Grand Prix de l’Imaginaire est le prix francophone le plus prestigieux pour les littératures de l’imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique).
Cette année, c’est le premier texte d’Esmée Dubois, une autrice lorientaise publiée aux Éditions Mille Cent Quinze, qui s’est distingué auprès du jury et a décroché le Grand Prix de l’Imaginaire dans la catégorie nouvelle francophone. Ce prix lui sera remis le samedi 18 mai à Montpellier dans le cadre du festival littéraire La Comédie du Livre – 10 jours en mai.
Avec Traduction vers le rose, Esmée Dubois plonge ses lecteurs dans un royaume de femmes, la monarchie de Sable, qui prospère depuis des siècles sur son territoire méridional. Soudainement frappées par une vague de froid aussi mortifère qu’inédite, les instances dirigeantes n’auront d’autre choix que d’envoyer une partie de leurs sujettes aux aptitudes particulières au cœur du blizzard pour traduire le froid vers la chaleur, à l’aide d’encre invisible et d’un mystérieux papier peint rose… Une novella poétique où la chaleur a son langage et où la survie d'un peuple dépend de ceux qui ne ressentent rien.
Avec cette œuvre, l’autrice aborde des sujets qui sont toujours plus d’actualité : la lutte contre le changement climatique, l’individualisme et la place des femmes dans la société… mais aussi les conséquences du colonialisme, les haines transmises de génération en génération et les chasses aux sorcières modernes.
« C'est l'histoire d'un texte que personne n'a vu venir, comme tous les bons textes. Un texte tombé dans la boîte des tapuscrits, au milieu de centaines d'autres. Mais qui s'est distingué dès l'abord, simplement par son titre. Un titre atypique, déroutant, intriguant. Traduction vers le rose. Alors, poussés par la curiosité, le sortir du lot et commencer à le lire. Et instantanément, tomber en amour. Cette voix ! Ce style ! Cette histoire ! En quelques phrases à peine, nous sommes happés. Emportés par la folie douce d'Esmée Dubois. Par son imagination à la fois raffinée et improbable. D'emblée, nous savons que nous tenons entre les mains un texte indispensable. Pour nous qui sommes des éditeurs spécialisés dans le format court, c'est ce qu'on appelle une pépite. Et pour Esmée Dubois, dont c'est la première incursion en terre d'Imaginaire, un coup de maître. »
Frédéric Dupuy, co-éditeur, Éditions 1115« Dans un monde éditorial toujours plus tiré par la concentration en groupes et la minimisation de la prise de risque, l’obtention de ce prix est la preuve que les maisons d’édition jeunes, indépendantes, et hors du circuit de distribution-diffusion, ont leur rôle à jouer pour dénicher de nouveaux talents et faire vivre des textes qui sortent des cases. Nous remercions vivement le jury du GPI pour ce choix audacieux, et souhaitons beaucoup de succès à Esmée Dubois pour la suite de sa carrière ! »
Thomas Fouchault, co-éditeur, Éditions 1115 -
Sortie de "Métempsychogenèses" de Gauthier Guillemin
Le destin de l'Humanité est entre les mains des scientifiques. Mais pour assurer son avenir, ils devront capturer l'esprit des écrivains des siècles passés.
Assistez à la plus fabuleuse (et périlleuse) aventure humaine dans notre prochaine novella, signée par Gauthier Guillemin (auteur de la nouvelle "Sirène à la source" dans la collection ChronoPages).
D'après Théophile Gauthier, "Un des grands malheurs de la vie moderne, c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures". À quoi Gauthier Guillemin répond d'une novella comme la plus imprévisible des expéditions, où l'expression Voyage Littéraire prend un sens nouveau et jusque-là inabordé. Et tandis qu'il nous prépare à cette odyssée science-fictionnelle hors des sentiers battus, avec cette façon bien à lui d'installer le paysage en quelques mots, il nous transporte en même temps dans l'histoire de la littérature francophone pour nous donner des clefs de lecture que nul ne pouvait soupçonner.
C'est ainsi qu'en l'espace d'un court roman, il parvient à jeter des ponts entre le passé et l'avenir de l'humanité, mais également entre des poètes de différentes générations, le tout avec une cohérence qui fait froid dans le dos. Comme s'il révélait des liens secrets qu'un grand architecte aurait choisi de tracer à l'encre sympathique.
Une novella à paraître le 20 mars 2024.
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222 fois merci pour votre soutien !
Ça y est, la campagne ChronoPages est finie
Le compteur s'est arrêté à 240%, c'est incroyable ! Et quoi de plus beau que ces 222 contributions pour une maison comme la nôtre qui affectionne tant les triples chiffres ? Un immense merci à toutes et à tous pour votre enthousiasme et votre soutien tout au long de ces dernières semaines, ce résultat dépasse nos espérances !
Mais avant de nous remettre au travail, nous souhaitons vous retrouver chez nous, à Lyon. Nous avons donc le plaisir de vous annoncer la tenue d'une séance de dédicaces avec Marge Nantel à la librairie Trollune (Lyon 7e), le samedi 10 juin à partir de 14h !
Venez échanger avec notre romancière de talent, autrice des deux Longs-Courriers de la maison ("Dans l'ombre des miroirs" et "La Cité sous les cimes") et co-autrice du cadavre exquis "La Faculté des idées noires".
À la semaine prochaine !
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Les précommandes de "Traduction vers le rose" d'Esmée Dubois sont ouvertes !
Vous êtes impatients de plonger dans la poésie surréaliste de cette novella où neige et sable sont comme les deux pôles d'un même monde ? Alors n'hésitez plus, précommandez votre exemplaire dès aujourd'hui, et l'autrice vous le dédicacera les 28 et 29 avril prochains, lors du festival l'Ouest Hurlant, à Rennes. Jour férié oblige, les exemplaires précommandés seront expédiés dès le 2 mai au matin pour une réception au plus tard le vendredi 5.
Pour traduire le froid , cliquez sur l'image ci-dessous :
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La campagne ChronoPages approche à grands pas !
Rrouu rrouu, les nouvellistes français se sont-ils faits pigeonner par l’industrie du livre ?
Et si on vous disait que les nouvelles ont popularisé la littérature de genre ? Weird Tales, Amazing Stories, Astounding … Au XXe siècle, les pulps ont propulsé Lovecraft, Howard, et tous les grands auteurs de l’Imaginaire dans les foyers grâce aux récits courts et bon marché.
Ces histoires percutantes ont créé un vaste bouillon de culture d’où sont sortis la SF, la fantasy, le fantastique contemporains, ainsi que toutes leurs déclinaisons. Le format de la nouvelle a été le laboratoire de l'Imaginaire. Nous, lecteurs et éditeurs de SFFF, lui devons tout !
Seulement aujourd’hui, les nouvelles sont déconsidérées par le grand public et certains acteurs du milieu littéraire. Les nouvellistes sont trop souvent considérés comme des « débutants », et la nouvelle comme un tremplin vers le seul art « noble » : le roman.
Que s’est-il passé ? Comment la nouvelle est-elle passée de héros en zéro ? Les raisons sont multiples, mais nous identifions deux facteurs principaux : la visibilité et la rémunération.
La visibilité d’abord. Seule, la nouvelle n’a pas trouvé sa place en librairie ni dans le circuit de distribution-diffusion. Les nouvelles sont donc le plus souvent réunies au sein de recueils, d'anthologies ou d'œuvres collectives, dans lesquelles les auteurs sont invisibilisés.
Regardez les couvertures, le référencement dans les boutiques en ligne et les bases Electre ou Dilicom. Voyez-vous les noms des auteurs ? Si vous ne les voyez pas, dites-vous que les acteurs institutionnels non plus (et le grand public encore moins).
Bref, si l’on n'écrit que de la nouvelle, difficile de se faire connaître. La nouvelle n’est pas un bon filon pour gagner de la notoriété ou de la considération professionnelle en dehors du fandom.
La rémunération, ensuite. Il y a des acteurs vertueux, mais l’on a surtout entendu des pratiques effroyables. Quelques dizaines d’euros pour une publication dans de grandes revues. Quelques menus pour cent divisés entre de nombreux coauteurs. Voire pas de rémunération avant un grand nombre de ventes, sans accompagnement pour la promotion, avec un exemplaire gratuit pour seul salaire (pour les suivants, c’est une vingtaine d’euros à débourser). Bref, pour un auteur, ce n’est pas avec les nouvelles que l'on fait sa vie.
Alors quoi ? La nouvelle serait-elle un sous-produit de l’industrie littéraire ? Une bafouille vite écrite, vite casée, vite oubliée (et mal payée) ? Permettez-nous d’en douter.
À l’heure du zapping, des piles à lire interminables et des bonnes résolutions (oui, vous là-bas, vous avez juré de vous remettre à la lecture !), nous voyons un bel intérêt aux nouvelles et un moyen plus doux de se remettre à lire.
Pour l’auteur, le temps de création d’une nouvelle est globalement plus court que celui du roman. Si les plus productifs réalisent un roman en un an, ils pourraient bien écrire 4 ou 5 nouvelles dans le même intervalle pour multiplier leur potentiel de publication (et de rémunération).
Pour l’éditeur, le temps de sélection et de préparation des textes est également réduit. Il est moins impressionnant de traiter 1.000 propositions de nouvelles que 1.000 projets de romans ! Et l'on ne parle même pas des différences de coût d'impression.
Pour le lecteur, le prix est plus doux, les histoires plus rapides à lire et le format plus adapté à un quotidien toujours plus rapide. A l'instar de ces belles images qui valent souvent de longs discours, des textes courts et ciselés peuvent laisser autant de souvenirs mémorables que des décalogies.
Chez les Éditions 1115, nous ne sommes pas nostalgiques. Nous ne sommes pas romantiques non plus. Nous avons envie de proposer des solutions pragmatiques pour redonner une place à la nouvelle dans le paysage littéraire français comme dans le porte-feuille des auteurs.
Alors restez à l’écoute ! Suivez-nous sur nos réseaux et inscrivez-vous à notre newsletter ChronoPages...
Rendez-vous la semaine prochaine pour le grand jeu
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Sortie de "Traduction vers le rose" 🌺 d'Esmée Dubois, le 28 avril 2023
Parler de poésie, c'est parler d'absence. De la plus belle des absences. De cette absence que l'on a sublimée pour lui donner le plus improbable des sens. C'est dire qu'il y a une réalité, là, sur le papier, qui n'existe nulle part ailleurs. Et qui fait défaut lorsqu'elle disparaît. C'est dire que l'on aimerait vivre dans le monde surréaliste de Reine et de Markowèfe. Que l'on voudrait confier ses secrets aux plantes, et les arracher d'une main forte si elles devaient nous trahir. Que l'on voudrait utiliser le charbon blanc et le pigment des falaises. Que l'on irait volontiers interroger les Grandes à propos des premiers frimas, et que l'on rêverait de marcher pieds nus dans la neige sans en ressentir la brûlure. Oui, c'est dire que l'on aimerait vivre dans le monde inventé par Esmée Dubois, et qu'en publiant cette novella inclassable, on offre à nos lecteurs et à nos lectrices la chance de l'arpenter à leur tour, et à leur propre rythme.
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Sortie ce jour de "La Cité sous les cimes" de Marge Nantel
Ça y est. C'est le grand jour. L'aventure vous appelle !
Préparez les gants, la trousse à outils et les lorgnons, car ce soir, vous dînez sous les cimes ! Plongez dans l'envers du monde avec Darkha et Eri et partez explorer les terribles secrets des cités enfouies. Saurez-vous réparer ce qui a détraqué la magie, échapper au poison de la brume et regagner vos foyers, sains et saufs ?
Retrouvez ce #roman de #sciencefantasy en vente chez votre libraire, ou en commande directe sur notre site Internet !
"La Cité sous les Cimes", un roman Long-Courrier écrit et piloté par Marge Nantel !
#SFFF #editions1115 #bookstagram #instabook -
Sortie de "La Cité sous les cimes" de Marge Nantel, le 31 mars 2023
Un roman après l’autre, voici que notre collection Longs-Courriers prend vie ! Aussi, c’est avec une certaine fierté que notre Agence de Voyages Littéraires vous annonce la parution de notre deuxième roman en grand format (15x22cm). Après « Dans l’ombre des miroirs », Marge Nantel nous livre en ce début d’année un nouvel opus situé dans le même univers, avec le même plaisir de lecture, le même amour des personnages et des dialogues ciselés. Finie la fantasy de cape et d’épée, ici les ingénieurs prennent les commandes d’une grande aventure où la mécanique des runes donne le change à la magie traditionnelle.
Quand Jules Vernes rencontre Becky Chambers, préparez-vous à un page-turner de haut vol où la science fait des étincelles ! Un hommage aux récits d’exploration du XIXe siècle, et une formidable ode à l’amitié entre deux aventuriers que tout oppose, mis à part la curiosité et la soif de connaissance.
#Roman #ScienceFantasy #ArcanePunk #Altérité #Bromance #FeelGood
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Réouverture des soumissions jusqu'au 31 janvier 2023
Bonne nouvelle : les soumissions sont de nouveau ouvertes. Nous avons hâte de découvrir vos textes. Mais attention, lisez bien nos consignes avant de nous faire parvenir votre tapuscrit. Ce serait dommage de se croiser sur le quai de la gare sans même se reconnaître. Fin des soumissions : le mardi 31 janvier 2023 à 23h59.
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Un article de Gwen Geddes à propos de sa novella, "Le cauchemar de Mortimer Sax"
" Le héros de ma novella, Mortimer Sax, est en proie à un cauchemar, comme l'indique le titre de l'ouvrage. Ce songe dérangeant se déroule sur plusieurs nuits, tel un feuilleton composé d'épisodes horrifiques. L'un d'eux le transporte dans un endroit particulièrement inquiétant : l'ossuaire de Sedlec. Ce lieu n'est cependant pas une création de son imagination, ni même de la mienne. Il existe réellement et se trouve à Kutná Hora, ville de 21 000 habitants située en République tchèque (à 70 km de Prague).
À première vue, rien ne différencie la chapelle funéraire qui abrite l’ossuaire de Sedlec des autres bâtiments religieux de République tchèque. Ce n'est effectivement pas sa façade, mais la décoration intérieure de l'ossuaire qui le rend si singulier. Et pour cause : il est entièrement composé de sculptures réalisées à partir d'ossements humains appartenant à 40 000 victimes de la peste. Cette particularité a d'ailleurs valu à Kutná Hora d'entrer au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995.
Peut-être vous demandez-vous comment une ville si peu peuplée a pu compter un nombre de victimes aussi impressionnant. Un fait historique explique cette singularité.En 1278, le père abbé de l’église de l’Assomption de Sedlec s'est rendu à Jérusalem, d'où il a ramené une poignée de terre ramassée sur le Golgotha, colline où Jésus aurait été crucifié. L'abbé a ensuite dispersé cette terre dans le cimetière de l’église, ce qui lui conféra la réputation d'être devenu à son tour une terre sainte aux yeux des croyants de tout le pays, mais aussi de Pologne, de Bavière et de Belgique. Lorsque l'épidémie de peste s'est déclarée en Europe (entre 1347 et 1351), de nombreux catholiques se sachant condamnés ont décidé d'effectuer un ultime voyage vers le monastère de Sedlec (contiguë à l’église) pour se faire enterrer dans son cimetière.
En 1432, au cours de la guerre contre les hussites, l’église de l’Assomption et son monastère ont été en partie détruits, tout comme leur cimetière. Les ossements récupérés ont alors été entassés près de la chapelle funéraire. Abandonnée pendant plus de 300 ans, l'église a été restaurée au début du 18e siècle, sous l'impulsion de l'abbé Snopek et d’un architecte, Jan Blazej Santini-Aichel. Cet inventeur du baroque gothique a eu l'idée d'utiliser les os retrouvés dans la chapelle pour décorer l'ossuaire. Une proposition… plutôt originale, mais qui a immédiatement séduit Snopek et le sculpteur pragois Matthias Braun, à qui l’on doit la réalisation de ces étranges œuvres.
Il est bien entendu possible de visiter l'ossuaire de Sedlec, qui est par ailleurs l'un des lieux les plus touristiques de République tchèque. Des visites guidées sont même proposées, en français et en anglais.
Je n'ai jamais eu l'opportunité de m'y rendre, mais je dois admettre que j'adorerais découvrir cet endroit mystérieux de mes propres yeux."Gwen Geddes
Extrait de la novella :
"Cette fois, il se retrouva non pas dans la boutique d’antiquités praguoise, mais dans une inquiétante église décorée d’ossements humains, éclairée de quelques faibles bougies. Des piliers composés de tibias se dressaient au centre de l’édifice. Des guirlandes de crânes suspendues à la voûte le dévisageaient de leurs regards enténébrés. Mortimer frissonna. L’apparition de la forme vaporeuse aux yeux azur accentua son malaise. Il remarqua qu’à sa main droite, elle portait la chevalière de Balthazar, dont la pierre rubis luisait dans la pénombre.
— Où sommes-nous ? demanda Sax.
— À l’ossuaire de Sedlec, répondit la créature d’une voix sépulcrale.
Mortimer en avait déjà entendu parler. On racontait que Lazar Vacek, fasciné par ce lieu, s’y rendait fréquemment lorsqu’il était en visite à Kutná Hora. Lui le trouvait plutôt dérangeant, morbide."
"Le cauchemar de Mortimer Sax" de Gwen Geddes, Éditions 1115. -
Les précommandes de la "Trilogie du singe" de Pierre Léauté, sont ouvertes !
"Nous sommes tous le singe de quelqu'un"... Oui, mais c'est mieux quand les singes, ce sont les autres ! Et quitte à singer son voisin, autant faire une dernière singerie avant la fin d'année ?
Retrouvez 3 nouvelles uchroniques explorant les systèmes d'oppression - et comment les faire exploser - sous la plume de Pierre Lauté, le Tarantino à la française ! Dans la Bretagne indépendante du XVIIIe siècle, l'Europe fascisante des années 30 et le régime de Vichy des années 60, venez rectifier l'histoire avec humour et fracas !
Les précommandes sont ouvertes sur notre site, ici. Réservez votre exemplaire pour le recevoir dans votre boîte aux lettres le 15 novembre 2022. Et promis, ce n'est pas de la monnaie de singe !
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Nouveau format, nouvelle collection, nouvelle version !
C'est la rentrée aussi du côté du Voyage Littéraire ! Et pour fêter ça, une triple annonce : le 24 septembre prochain (en avant-première lors du festival des Aventuriales 2023), vous pourrez de nouveau commander vos exemplaires du roman de fantasy "Dans l'ombre des miroirs" de Marge Nantel (Prix Aventuriales 2020 et Finaliste prix du roman Imaginales 2019), mais cette fois en GRAND FORMAT (22 x 15 cm) ! Car oui, nous lançons une nouvelle collection, la Collection Longs-Courriers. Un plus grand format pour de plus grands voyages encore ! Alors faites vos valises et prenez vos billets car on se retrouve très bientôt sur nos lignes pour vivre ensemble cette nouvelle aventure !
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Sortie "Monsieur Merlin" d'Arnauld Pontier le 30 avril 2022
Attention, nouveauté ! C'est désormais officiel, "Monsieur Merlin" d'Arnauld Pontier, sortira le 30 avril prochain, à l'occasion du festival L'Ouest Hurlant (Rennes). Les précommandes seront ouvertes dès le samedi 23, et les exemplaires réservés seront dédicacés par l'auteur lors du festival.
Préparez-vous à faire un #VoyageLittéraire qui, malgré sa couverture, n'a rien de téléphoné !
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Sortie du pack de Février 2022 au format ebook
Ce vendredi 25 mars 2022, ouvrez votre liseuse et plongez dans les nouvelles de notre dernier pack ChronoPages. Disponibles au prix de 99cts l'unité, chez votre libraire numérique préféré, ou via le site 1115 :
- "Le troll médecin" de Silène Edgar
- "Sirène à la source" de Gauthier Guillemin
- "Les Tiges" de Thomas Geha
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3 Nouvelles ChronoPages en Précommande dès aujourd'hui
Des licornes illettrées qui défèquent des diamants, une sirène bicaudée qui se transforme en obsession, des sauveurs extraterrestres de nature végétale, voici ce qui vous attend dans notre Pack de nouvelles ChronoPages à paraître ce vendredi 25 février. Et disponible dès aujourd'hui en précommande sur notre site, au doux prix de 7€, livraison comprise.
Avec "Le troll médecin" de Silène Edgar, "Sirène à la source" de Gauthier Guillemin et "Les Tiges" de Thomas Geha, faites vos prochains #VoyagesLittéraires les pieds dans l'eau, la tête dans les étoiles et des bijoux entre les mains !
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Bonne année, et à l'heure !
Celles et ceux qui voyagent beaucoup vous le diront : lorsqu'on veut la prendre, la clef des champs, c'est la ponctualité. Avoir un train de retard, c'est rester à quai, sa valise entre les jambes. Louper son vol, c'est partir du mauvais pied. Et pour mettre les voiles, il faut se lever de bonne heure. Alors cette année, tout particulièrement, on vous souhaite des pendules bien réglées et des montres remontées comme des coucous. De notre côté, on vous promet de rester à la page, ancrés dans notre époque, à l'écoute de l'air du temps ! On sera même, on pense, un peu en avance au rendez-vous de nos promesses… 😀
(Et pour en savoir plus sur l'année à venir en termes de #VoyagesLittéraires, cette entrevue avec Le chien critique n'attend plus que vous : https://lechiencritique.blogspot.com/2021/12/editions-1115-la-bonne-nouvelle.html )