Dans les coulisses - "Le Cauchemar de Mortimer Sax"

LE CAUCHEMAR DE MORTIMER SAX - Gwen Geddes

DANS LES COULISSES (création de la couverture de la novella)

Pour commencer, il faut installer le décor.

Parmi différents velours rouges, nous choisissons celui qui a l'aspect "rideau de théâtre" recherché.

Il nous faut également trouver le couteau et le chapeau qui seront les acteurs principaux de la scène. Le couteau, nous le trouvons sur internet, séduits par la finesse de ses décors noir et argent.

Le chapeau haut-de-forme nous est prêté par un auteur de la maison, Nicolas Le Breton.

Ensuite, il faut organiser notre petit théâtre pour la séance photo. Si le chapeau est surélevé pour être à la bonne hauteur, le couteau, lui, est suspendu au plafond de la pièce par un fil de pêche. Il sera immobile car l'oblique retenue pour le cadrage de la couverture rendra per se l'impression de mouvement. Ainsi, l'objet restera net à l'image lorsqu'une photographie du couteau en train de chuter aurait flouter ses lignes et ses décors.

Ensuite, il faut faire jouer les canons à confettis.

Nous en utiliserons trois, de deux types différents, pour tester les effets de chacun.

Ne reste plus désormais qu\'à choisir la meilleure image et procéder aux retouches finales.

> ENTRETIEN AVEC L'AUTRICE DE LA NOVELLA, dévoilant son travail de création :

L’éditeur : Quelle est la genèse de ce texte ? Quel en a été le point de départ ? Quelle a été la première idée à te venir ?

L’autrice : Cette novella m’a été directement inspirée par un rêve étrange que j’ai fait il y a quelques années. J’y voyais un homme dont les yeux tombaient dans un lavabo et, lorsqu’il avait levé la tête pour se regarder dans un miroir, deux yeux bleu clair avaient « poussé » dans ses orbites. Ce songe dérangeant vient tout simplement d’une mésaventure avec l’une des lentilles de contact que je portais à l’époque et mon esprit créatif a fait le reste !

Cette scène étrange m’a marquée et je me suis promis d’en faire un jour une nouvelle ou une novella. Quelques années plus tard, ce rêve m’est revenu en mémoire et d’autres idées ont surgi d’elles-mêmes, notamment la présence de Louise Brooks et le cadre où mes personnages évoluent.

L’éditeur : Quelles ont été tes principales sources d’inspiration ? Dans quel état d’esprit as-tu imaginé cette histoire ? Dans quel contexte ?

L’autrice : Aussi surprenant que cela puisse paraître, toute l’histoire est apparue dans mon esprit sans que je ne sache d’où venaient mes idées, sans faire appel à une quelconque source d’inspiration. C’est le type de texte qui m’a totalement obsédée et qui m’a poussée à me lever plusieurs nuits d’affilée pour en écrire quelques pages, comme si je pratiquais l’écriture automatique !

L’éditeur : En quoi a consisté ton travail de recherche ou de documentation ? Sur quel(s) sujet(s) / thème(s) as-tu travaillé en particulier ?

L’autrice : Une fois les idées principales couchées sur papier, j’ai bien entendu effectué de nombreuses recherches pour éviter les anachronismes, puisque le récit se déroule au début des années 30. Par exemple, j’ai vérifié si les lunettes de soleil existaient déjà en 1933, ou quels étaient les traitements prescrits en cas d’infection.

J’ai dû également me pencher sur la présence de certaines innovations technologiques à cette époque ainsi que sur certains lieux, films, éléments ésotériques ou mœurs en vigueur.

Au final, je me suis énormément documentée sur des sujets très variés, et j’ai appris beaucoup de choses.

L’éditeur : Combien de temps t’a-t-il fallu pour écrire ce texte ? As-tu suivi une méthode spécifique ? Avais-tu un plan précis en tête, ou suivais-tu ton imagination à mesure que l’histoire avançait ?

L’autrice : La première version du texte a été écrite en 3 semaines environ, ce qui est très rapide par rapport à mon rythme habituel d’écriture. Pour être honnête, je n’ai suivi aucun plan, j’ai laissé les idées venir à moi et les ai retranscrites au fur et à mesure, parfois étonnée de la tournure des événements.

Se laisser porter par un récit sans même y réfléchir est une expérience tellement agréable.

L’éditeur : Parle-nous un peu des héros de cette histoire. Comment sont-ils nés ? Et ton regard sur eux a-t-il changé au fil de l’écriture, au-delà de ce que tu avais prévu ?

L’autrice : Les héros sont au nombre de trois, avec des caractères très différents : Mortimer Sax, un illusionniste amitieux, Nina, une jeune chanteuse/acrobate et Pierre Moreau, un lanceur de couteaux d’origine française.

Ma préférée est Nina, une jeune femme éprise de modernité et de liberté, très en avance sur son époque.

Mortimer a beaucoup évolué au fil de l’histoire. Au départ, je l’aimais beaucoup pour sa simplicité et sa ténacité. Mais ensuite, certaines de ses réactions ou décisions m’ont laissée perplexe et mon opinion sur lui est devenue plus ambivalente.

Pierre Moreau est un personnage arrogant et trop sûr de lui qu’il est difficile d’aimer. Il est un peu le « méchant » de l’histoire, même s’il possède des qualités.

Leur naissance est un mystère pour moi. Ils ne sont pas inspirés de personnes réelles, ni de mes lectures, ni de films. Ils ont tout simplement surgi dans mon esprit… comme par magie !

L’éditeur : As-tu eu des surprises lors de la rédaction de ce texte ? Des idées qui ont surgi lors de la phase d’exécution, et auxquelles tu ne t’attendais pas du tout lorsque tu en as commencé l’écriture ?

L’autrice : Comme vous l’avez sans aucun doute deviné, l’apparition et la progression de l’intrigue m’ont surprise du début à la fin (et c’est un immense plaisir à vivre !). Même le cadre dans lequel ils évoluent (un cabaret) ne correspond pas spécialement à mes goûts personnels ou à mes centres d’intérêt ! Seules la période (le début des années 30) et la ville où se déroule le récit (Londres) sont des éléments qui me sont familiers puisque je suis fascinée par cette époque et j’adore l’Angleterre.

L’éditeur : Quel message cherchais-tu à faire passer à travers cette histoire ? Quel est le propos sous-jacent de ton œuvre ?

L’autrice : Il y a plusieurs messages dissimulés dans ce récit.

Le premier est une critique du monde culturel, où on demande bien souvent une certaine uniformité, où on met en avant des artistes (musiciens, acteurs, auteurs…) qui ne sont au final que de pâles copies les uns des autres.

Le second message concerne la sphère de l’amour et met en garde contre une prudence excessive. Trop tarder à révéler ses sentiments, faire preuve d’une trop grande réserve par peur d’être rejeté ou de briser une amitié peut vous faire manquer une belle histoire. Si mes personnages avaient fait preuve de davantage de sincérité dès le départ, s’ils avaient bravé leurs craintes, leur destin (et mon récit) aurait été tout autre !

Le troisième et dernier message évoque le fait de vouloir accéder à tout prix à la célébrité, au risque d’accepter… l’inacceptable et de se laisser détruire par des personnes qui détiennent une certaine forme de pouvoir et utilisent les autres à leur profit au travers de promesses qu’ils ne tiendront jamais.

L’éditeur : Pourrais-tu partager quelques références (livres, documents, personnalités, musiques, films, sites ou pages internet, etc.) en lien direct avec ce texte, afin que nos Voyageurs Littéraires puissent pousser plus avant leurs recherches et découvrir certaines facettes cachées de ton histoire ?

L’autrice : Pour compléter leur voyage littéraire, je propose à nos Voyageurs de faire une escale cinématographique en visionnant « Loulou », un film avec Louise Brooks qui constitue un élément important du récit.

La lecture de l’ouvrage « Louise Brooks, portrait d’une anti star », de Roland Jaccard, leur permettra aussi de découvrir toutes les facettes de l’actrice et sa personnalité hors du commun.

Je mentionne également le Cube de Métatron. Pour en savoir plus sur cette figure géométrique à laquelle certains prêtent de grands pouvoirs, je suggère de suivre ce lien :

(https://www.threadandneedles.fr/cube-de-metatron/)

Les amateurs de frissons se délecteront de l’article consacré par National Geographic à l’Ossuaire de Sedlec, en République tchèque. Dans mon récit, je parle de cette église gothique du 15e siècle dont la décoration est constituée… d’os humains !

(https://www.nationalgeographic.fr/histoire/republique-tcheque-letrange-eglise-ornee-de-30-000-squelettes)

Et pour accompagner votre lecture et vous immerger dans l’ambiance des années 30, je vous suggère d’écouter quelques titres populaires à l’époque. Cette playlist me semble tout à fait appropriée : https://music.apple.com/fr/album/jazz-charleston-black-bottom-swing-anthologie-des-musiques/474941434